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LE RHUM DU SUD, UNE ACTIVITE ARTISANALE EN PLEIN ESSOR

bouteille rhum kaz a rhum berre

Et si c’était l’avenir ? 

Depuis quelques années, une poignée d’agriculteurs expérimente la culture de la canne à sucre dans le Sud de la France. Par volonté de se diversifier ou de tester de nouvelles productions, ces initiatives visent surtout à évaluer le potentiel de cette plante, jusque-là cultivée majoritairement en Martinique, en Guadeloupe et à la Réunion. 

 Toutefois, le réchauffement climatique pourrait changer la donne. Des plantations de canne à sucre voient le jour dans plusieurs départements, comme le Var et l’Hérault, ainsi qu’en Corse, sous l’œil attentif du CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique, basé à Montpellier.

Les scientifiques y analysent l’adaptabilité de cette espèce tropicale. Les premières récoltes ont déjà eu lieu et sont destinées à la fabrication de rhum artisanal en métropole.

magali flament kaz a rhum berre

Un rhum aux saveurs provençales  

 

Quelques distilleries et artisans passionnés se sont lancés dans l’aventure, misant sur les circuits courts, une production plus vertueuse et l’expérimentation de nouvelles saveurs.  

C’est le cas de Magali Flament, directrice générale de la Kaz à Rhum, qui, dans son atelier de fabrication de Berre-l’Etang, dans les Bouches-du-Rhône, aime rappeler que c’est son père, négociant en vins, qui a eu l’idée d’arranger des rhums avec des saveurs provençales. Amoureux des Antilles et des voyages, il a aujourd’hui passé la main à sa fille.  

 « Quand on s’est lancés, on fabriquait nos arrangés dans l’arrière-boutique de notre cave.  Aujourd’hui il y a un vrai engouement pour le Rhum, à tel point que nous avons abandonné la commercialisation du vin pour nous consacrer exclusivement au rhum, qui est une boisson synonyme de soleil, de vacances et d’exotisme. C’est ce qui plaît aux clients », souligne Magali Flament. 

Les fruits frais et les épices utilisés pour les arrangés proviennent de productions locales. Magali se fournit par exemple au Marché des Arnavaux à Marseille pour les fruits rouges (mûres, framboises, myrtilles, groseilles), mais aussi pour les abricots, les agrumes (citrons, oranges, clémentines), les amandes et les épices comme le thym ou le romarin.  

Dans l’atelier, tout est ensuite épluché à la main et mélangé au rhum, selon un savoir-faire acquis depuis dix ans. « Il n’y a ni colorant, ni conservateur, ni arôme artificiel », insiste-t-elle. En revanche, le rhum agricole vient des Antilles, car Magali Flament estime que, pour le moment, la production de canne à sucre en métropole reste « anecdotique ». 

« Mais nous testons des mélanges, nous innovons et notre production artisanale et familiale augmente d’année en année. Nous allons régulièrement en Guadeloupe et en Martinique pour apprendre leur savoir-faire et l’adapter ensuite à nos matières premières provençales. C’est ce que recherchent les consommateurs : la proximité, le dialogue. Ils aiment déguster sur place et discuter avec la personne qui a fabriqué l’arrangé ou nos vieux Rhums.  Il faut se réinventer sans cesse, avec de nouvelles saveurs, de nouveaux assemblages. C’est de la chimie ! Nous faisons vieillir nos rhums en fûts de chêne ayant déjà servi pour du whisky ou du vin rouge. » 

Une production qui a le vent en poupe  

 

Et sur le marché du rhum métropolitain, il y a de la place pour tout le monde ! Certains producteurs fabriquent déjà leur propre rhum, à base de canne à sucre produite et broyée localement, avec un jus distillé dans de vieux alambics en cuivre fonctionnant au feu de bois !  

Ces initiatives illustrent la diversité et la richesse naissante de la production de rhum dans le sud de la France, alliant savoir-faire traditionnel et innovation pour créer des spiritueux uniques. 

Les projets actuels dans le sud sont donc pionniers, mais l’engouement pour le rhum ne cesse de croître. D’après le baromètre Sowine/Dynata, 81% des Français interrogés affirment consommer du rhum, contre 68 % pour le whisky, qui reste une boisson davantage prisée par les hommes.  

Enfin, l’Observatoire Dugas 2024 constate que la transparence dans les procédés de fabrication est essentielle, avec une quête de naturalité (52 %) et l’utilisation d’ingrédients locaux (44 %). 

Autant de nouvelles tendances de consommation qui donnent le sourire aux petits producteurs et artisans du sud de la France qui, avec leur rhum, espèrent aussi faire voyager leur clientèle. 

 

Nathalie Chevance 

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