Les plantes : Le trésor du Sud-Est

On les appelle les Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM).  

Coriandre, romarin, thym, sarriette, lavande : depuis des siècles, elles sont utilisées pour leurs multiples propriétés et participent au développement de l’économie locale.  

Ces dix dernières années, le nombre d’exploitations agricoles, cultivant ces plantes, a augmenté de 77 % en Provence Alpes Côte d’Azur, première région productrice en France avec plus de 1 600 entreprises.  

Il existe donc un véritable engouement et un réel désir des consommateurs de privilégier des produits naturels.  

C’est ce que l’on observe chez le Père Blaize à Marseille, à deux pas du Vieux Port. Dans cette pharmacie, la seule en France entièrement dédiée à l’herboristerie, environ 250 personnes passent chaque jour. Une institution qui soigne les maux des provençaux (et pas seulement) depuis 1815. 

Et il y a l’embarras du choix : on compte plusieurs centaines d’espèces de plantes dans la région Sud-Est, si riche par sa biodiversité.

« Nos plantes provençales ont mille et une vertus et mille et une fonctions » souligne Cyril Coulard, pharmacien herboriste et gérant du Père Blaize. « Nos patients ont le réel désir de revenir à des traitements plus naturels et authentiques. Nous, notre objectif, c’est de prendre soin de la santé des gens naturellement. »

DES PLANTES POUR TOUS LES MAUX DU QUOTIDIEN

La plupart des plantes médicinales sont d’abord connues pour leur usage culinaire.

Mais le saviez-vous : le romarin à cinéole stimule le foie, améliore la digestion et protège les reins. En huile essentielle, il est également bénéfique pour la mémoire.

« Vous avez le nez bouché, rien de mieux que de respirer du thym qui est un anti infectieux efficace contre le rhume et les infections broncho-pulmonaires, » explique Cyril Coulard, qui loue également les bienfaits du « Pèbre d’ail », nom provençal de la sarriette. « C’est un antifongique et un antibactérien. En friction sur le bas-ventre, elle est très utile pour traiter les infections urinaires et stimuler le système immunitaire », précise le pharmacien qui élabore aussi de multiples tisanes à base de coriandre, de fenouil, d’anis vert pour leurs propriétés digestives.

Pour rester en forme toute l’année, que faut-il avoir dans son armoire à pharmacie ou dans ses placards de cuisine ?

« Du romarin, évidemment », s’exclame Cyril Coulard, sous forme de tisane. « De l’Immortelle de Corse, en huile essentielle, pour traiter les hématomes et les bleus c’est incroyable ! Cette plante possède des effets anti-inflammatoires très puissants. »

« La lavande, cultivée sur le plateau de Valensole est, elle aussi, très efficace, notamment contre les piqures d’insectes et les brulures. En huile essentielle, elle fonctionne également contre les poux :  2 gouttes derrière les oreilles suffisent. Enfin la lavande est un sédatif léger, 2 gouttes le soir sur l’oreiller et vous dormez mieux » conseille l’herboriste.

« Pour traiter l’acné, je recommande la pensée sauvage et la bardane, excellentes pour la peau. Nous proposons ces traitements sous forme de gélules pour répondre aux besoins d’une clientèle plus jeune. »

« Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir se soigner par les plantes, mais attention, prévient Cyril Coulard, nous ne sommes pas des magiciens, nous élaborons des traitements alternatifs ou complémentaire à la médecine traditionnelle. C’est ce qui fait la beauté de ce métier : nous continuons d’apprendre chaque jour sur les plantes. »

L’herboriste se souvient avoir poussé la porte du père Blaize lorsqu’il était enfant, accompagné de sa mère, qui venait acheter des plantes médicinales pour toute la famille.

Une institution, qui a déjà vu défiler 6 générations de patients et d’amoureux des plantes.

Et quelle potion magique après un bon repas de fête ?

La tisane du centenaire, appelée aussi « l’élixir de longue vie du Père Blaize » est devenue légendaire : Pas moins de 8 plantes composent ce breuvage. On peut notamment citer la Sauge, le Boldo, les feuilles de Cassis, ou encore l’écorce d’orange amère. A boire à jeun, froide et sans sucre, pour drainer le foie. En cure de trois semaines, quatre fois par an, voilà une excellente résolution pour 2025 !

Nathalie Chevance